N°10 : Le coucou gris

Notre coucou aussi est prêt pour la rentrée ! Et pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit du n°10 de la Biodiloise ! Il a bien préparé son exposé, alors à vous maintenant de l'écouter vous raconter son histoire. 🎒

Il annonce le printemps ? Il vole le nid des autres ? Nous allons voir ça... 🐣(pour lire le texte du mensuel, descendez la page ↓)

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Coucou à tous !

Coucou !! La politesse c’est important, ça donne un petit plus à mon charme ! On peut même, quand je suis en vol, me confondre avec un faucon. La classe ! Mais bon, de près on se rend compte que je suis encore plus beau que lui ! Plumage gris, ailes plus sombres et ventre rayé. Presque de la haute cou-couture. On me reconnaît aussi facilement grâce au bout de mes ailes très pointu. Mais attention, je suis difficile à observer ! Mais m’entendre, ça ce n’est pas compliqué ! Mon chant est d’ailleurs très facile à reconnaître ! Les femelles sont encore plus discrètes que les mâles, car la recherche d’un nid nécessite une prudence absolue. Mais ça, nous en parlerons plus tard, un peu de patience....

Arbres à palabres

Bon vous êtes sacrément têtus, vous voulez quand même réussir à me voir. Commençons alors par savoir où me chercher. Je ne dirai qu’une seule chose : vive les arbres ! J’aime pouvoir chanter en hauteur, me percher afin d’observer ce qu’il se passe. Et s’il y a un point d’eau à proximité c’est encore mieux ! Le fameux “coucou-coucou” que vous connaissez sûrement appartient aux mâles. Le chant des femelles est un peu plus précipité et répond à l’appel de monsieur. “Coucou !”, au moins, le message est clair !

Cou-coup de froid

Mon chant annonce le printemps, vous avez sûrement déjà entendu cette phrase. Mais pourquoi dit-on cela ? Il est vrai que je ne fête pas les fêtes de fin d’année avec vous, il fait un froid de coucou à cette période ! Vous voulez un secret ? Je n’aime pas le froid. Grelotter comme une poule mouillée tout l’hiver, non merci ! Alors pendant l’été, je prends mes lunettes de soleil et mon chapeau, et je pars vers le sud. Au sud de l’Afrique pour être plus précis, notamment en forêt tropicale. Nos jeunes partiront plus tard que nous, à la fin de l’été le plus souvent. Et je reviendrais vers le mois d’avril pour coucouler ! Voilà le printemps qui arrive !

Il est l’heure de l’anecdote !

"COUCOU... COUCOU.... COUCOU...”, ça ne vous rappelle rien ? Comme une odeur de bois je dirai... Les plus chanceux en ont déjà vu une ! Les horloges ou pendules à coucou ! Eh oui, je suis célèbre, voir même mythique ! Impossible que vous ne voyez pas de quoi je parle. Cette horloge apparaît dans tellement de films, c’est un objet culte. Sans vraiment de certitude sur son origine, elle aurait été créée au XVIIIème siècle en Allemagne, dans la région de la Forêt-Noire. Ce sont des horloges traditionnellement sculptées en bois, avec des poids et... un coucou. Ce coucou sort sur un bras à travers une fenêtre toutes les heures, en criant le fameux “coucou”, dont le nombre de répétition permet d’indiquer l’heure. C’est l’appel du coucou. Mon espèce a été choisie car notre chant est facile à reproduire avec des mécanismes tout simples : deux petits soufflets. Vous voulez connaître le comble pour un coucou ? Être en retard !

Du côté de L'UICN

L'UICN, c'est l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Elle classe les espèces selon leur état de menace. Elles vont de "préoccupation mineure" à "effondrée". Le coucou gris est classé en “préoccupation mineure” en France et Pays de la Loire.

Oiseaux parasites

On dit de moi que je suis un oiseau parasite. Sérieusement ?! Un oiseau pragmatique serait plus approprié ! Voyons, pourquoi irai-je perdre mon temps à construire un nid, couver et élever des petits quand d’autres espèces le font très bien à ma place ? Attention, assurer ma descendance n’est pas de tout repos pour autant. Il me faut élaborer des stratagèmes de plus en plus complexes et être très malin ! Et ça ce n’est pas donné à tout le monde croyez-moi ! Dans un premier temps, il me faut trouver un hôte. Chaque femelle coucou a une seule espèce hôte de prédilection. Pourquoi une seule ? On aurait plus de choix en les accumulant,non ? La réponse est toute simple, c’est qu’il nous faut imiter cette espèce du mieux possible pour ne pas qu’elle remarque la supercherie. Les œufs que nous pondons vont donc ressembler aux œufs de notre espèce hôte : bleu, tachetés, rosâtre... Il faut savoir s’adapter ! Les œufs des coucous sont donc extrêmement variables entre individus. S’ils ne sont pas assez similaires, l’espèce hôte pourrait s’en rendre compte et rejeter l’œuf. Certains hôtes sont plus difficiles à duper que d’autres, ils sont peut-être plus observateurs. Une fois que ma cible est trouvée, je guette. J’attends que les parents quittent leur nid pour y aller. Et je suis très rapide ! Il ne me faut pas plus de 10 secondes pour entrer dans le nid, jeter un œuf, pondre et repartir du nid ! Je ne dois pas me faire repérer ! “Jeter un œuf ?!” Ben quoi, vous avez l’air surpris ! Je dois jeter l’un des leurs pour qu’il y ait le même nombre d’œufs dans le nid, en comptant le mien. Sinon les parents s’en rendront compte, il faut penser à tout ! Mon rôle s’arrêtera là, mais ce n’est pas fini pour autant ! J’ai une descendance aussi... pragmatique que moi !

Bébé parasite

Une fois que je suis partie, le travail n‘est pas fini pour autant ! C‘est au bébé coucou maintenant de faire ses preuves ! Dans un premier temps, la période optimale d‘incubation de l‘œuf, c‘est-à-dire le temps de développement de mon petit avant d‘éclore, est toujours plus courte que celle de mon oiseau hôte. Ainsi, bébé coucou naît avant tous les autres œufs du nid. Quel intérêt me direz vous ? Eh bien disons que nous, les coucous, aimons notre confort. Aussi, la présence d‘autres bébés dans le nid nous est assez dérangeante. Pour être plus précis, le dos de bébé coucou est très sensible. Il y a un petit creux qui, au contact des autres œufs, lui est très douloureux. Nus et aveugles, c‘est pourtant grâce à la force de son dos qu‘il va porter les autres œufs et les éjecter hors du nid. Cela peut même se faire en présence du parent hôte. Entre nous, ils ne sont pas toujours très perspicaces. Les parents hôtes, à la vue de bébé coucou, pensant que ce petit leur appartient, vont commencer à faire des allers-retours, afin de trouver de la nourriture. Nous sommes insectivores, les hôtes choisis ont donc forcément le même régime alimentaire que nous. Et autant vous dire qu’un petit coucou, c’est très glouton ! Enfin petit... Au bout de quelques jours, le petit devient souvent (bien) plus grand que ses parents adoptifs. Il n‘est donc pas rare de voir un tout petit oiseau nourrir un coucou deux à trois fois plus gros que lui. Mais cela ne semble pas provoquer la moindre inquiétude chez l‘hôte qui continue de subvenir à son appétit féroce. Ils demandent de façon incessante, certains parents, épuisés, jetteront l‘éponge, même si la plupart réussissent leur mission.

Le saviez-vous ?

Les femelles coucous ont les mêmes hôtes et se les transmettent de génération en génération (peu ou pas d’influence paternelle). Ainsi, le mimétisme des œufs devient de plus en plus spécialiste et trompeur.

Le CV du jour

Le coucou gris (Cuculus canorus) appartient à l'ordre des Cuculiformes et à la famille des Cuculidés. Cette famille compte près de 150 espèces dans le monde, mais une seule autre vit en France : le coucou geai, près de la Méditerranée. Ils sont caractérisés par un bec étroit et une longue queue, pouvant mesurer entre 15 et 17cm pour le coucou gris. Le coucou gris a une longévité d'environ 13 ans. Il est présent dans toute la France. Sa répartition mondiale est très importante : Europe, Asie, Afrique, Amérique du Nord et Brésil.

Devinette : Combien d’espèces parasitées par le coucou ont été recensées ? (réponse au prochain numéro)

• 50

• 75

• 100

Réponse du n°9 : A quoi ressemble une tourterelle lors des tous premiers jours de sa vie ?

Yeux fermés et immobile pendant 2/3 jours, les parents se relaient pour réchauffer et nourrir les petits.

La Biodiloise, une idée originale de Mathilde Bahier (math.bhr53@gmail.com). Merci à L. Le Port pour ses illustrations.

LIEN : https://www.facebook.com/biodiloise